Série Alpes Été 2021 (4)
Troisième et dernière randonnée de mon trip dans les Alpes, et dernier sommet à plus de 3000 m. Deux objectifs cette fois-ci : le premier, atteindre le Lac des Neuf Couleurs (encore ! Mais pas le même), à 2800 m d’altitude. Puis finir par la Tête de la Fréma, sommet limitrophe avec l’Italie, culminant à 3151 m.
En résumé : un parking de départ à Fouillouse, à 1900 m d’altitude. La Tête de la Fréma est à 3151 m, soit un dénivelé d’environ 1250 m pour une boucle de 17 km, sur 7h, pauses comprises. La météo annonçant des orages pour l’après-midi, j’ai essayé de commencer tôt (8h30), et je n’étais pas le seul !
Sur le plan ci-contre, la randonnée démarre au P, sur la gauche. Il s’agit du parking final, une interdiction de circuler empêche les touristes d’entrer dans le hameau de Fouillouse.
La randonnée démarre vers le nord, en commençant directement par un petit raidillon de presque 600 m de dénivelé, avant de se poursuivre par un long chemin quasiment plat, qui longe la montagne.
Très rapidement, les paysages environnant se dévoilent, et proposent des vues magnifiques. Le début du chemin permet d’apprécier la vue sur le fond de vallée, et sur l’itinéraire de retour.
Après le premier raidillon et 1h20 de marche, je fais une première pause ravitaillement. C’est l’occasion pour les marcheurs qui me talonnaient de prendre un peu d’avance, et ceux que je talonnais de définitivement me laisser =P
Choisissant l’endroit avec soin, j’en profite pour faire quelques photos des environs.
Après deux heures de montée, j’arrive au refuge du Chambeyron (2626 m) au bord du Lac Premier (2600 m). Je ne me laisse pas distraire par les tartes aux myrtilles, ni par les transats au bord du lac, et je continue sur ma lancée, en direction du Lac des Neuf Couleurs.
A partir de ce point, les sommets de plus de 3000 m nous entourent de toute part, et nous regardent avancer, parfois péniblement, dans cet environnement à présent dépourvu de toute végétation haute. Seule l’herbe subsiste, et quelques fleurs. Côté faune, je croise assez régulièrement des marmottes, certaines prenant la pause plus que d’autres 😉
Sur le chemin, une pause bien tentante se présente au détour du Lac Long (2783 m), dont la couleur bleutée m’évoque les mers caribéennes… En passant à côté, je me dis alors « il faut que je me baigne dans ce lac ! ». Attendons de voir ce que la suite nous réserve…
Finalement, après 4h de montée, le Lac des Neuf Couleurs (env. 2800 m) se dévoile, et c’est pour moi l’occasion de faire une vraie pause ravitaillement, avant la dernière ascension, qui s’avère particulièrement violente. Tout d’abord, le col de la Gypière (2927 m) marque la frontière avec l’Italie. A partir du col, le panneau indique pour la Tête de la Fréma (3151 m) un temps de 45 min pour une distance de 700 m (et environ 200 m de dénivelé), ce qui laisse présager de la pente qui m’attend.
Le chemin est raide, étroit, et quelques passages sont franchement limites : sans avoir un à-pic, le vide de quelques mètres à certains endroits suffisent à me mettre mal à l’aise, ou à avoir les mains franchement moites. Après 30 min d’efforts intenses, j’arrive enfin au sommet ! La traditionnelle croix est plantée tout en haut, et un renfoncement a été creusé pour permettre d’admirer la vue sans prendre de risques. En haut, les à-pics sont de toute part, et je reste sagement à l’abri.
Je profite de cet aménagement pour savourer mon deuxième sandwich, bien mérité, après 5h de montée. Hélas, comme on le voit d’ailleurs sur les photos, le temps se couvre vite. Tellement vite qu’on peut apercevoir au loin l’orage qui approche, entendre son grondement, et les éclairs qui l’accompagnent, chaque fois un peu plus proches. Je range rapidement mes affaires, et alors que j’engoufre les restes de mon en-cas, je sens les premières gouttes me tomber dessus.
La descente est rapide, l’objectif étant de passer les passages étroits et dangereux avant qu’ils ne soient mouillés. C’est tout juste en atteignant le col de la Gypière que l’orage me tombe dessus. Quelques randonneurs environnant subissent le même sort : nous sommes trempés en 10 min, jusqu’à l’os.
Je cours dans la descente, pour essayer d’échapper à l’orage, ou au moins d’avancer pour trouver un abri. L’absence de végétation, et le terrain très plat, ne facilitent pas la tâche. Finalement, la grêle et le vent arrivent, et me fouettent les bras et la tête, malgré mon imperméable. Abrité contre une paroi le temps que cela passe, cela dure quelques longues minutes.
Je continue la descente jusqu’à arriver au Lac Long (2783 m), et le soleil. D’un coup il fait très chaud, et je profite de cette chaleur soudaine, de mon adrénaline et de mes muscles chauds pour tenter un baignade dans le lac. Cette couleur bleue… m’envoûte. Je ne reste que quelques secondes tant l’eau est glacée, et je dois m’y prendre à deux fois pour parvenir à m’immerger complètement la tête.
L’orage semble passé, je réorganise mon barda pour ce qui s’annonce une descente sportive, dont l’objectif principal consiste à me réchauffer les pieds, que je ne sens plus du tout depuis ma pause piscine d’altitude. J’atteins de le Pas de la Couletta (2752 m) un peu avant 14h. A partir de ce point, ce n’est plus que de la descente ! Je fais mes adieux au refuge et au Lac Premier, et je poursuis ma route.
La vallée se dévoile petit à petit, et j’ai à présent une vue inverse de celle de ce matin. Je m’amuse à explorer les environs du Fort de Plate Lombarde (2190 m) puis je continue la descente en pressant le pas.
J’arrive finalement au point de départ sur les coups de 15h30, pile après 7h de randonnée !
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